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L’exode en Espagne des derniers journalistes indépendants de Cuba

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Ils s’appellent Abraham, Luz ou Alejandro. Ils ont participé à la création des premiers sites d’information en ligne de Cuba lorsque Internet s’est développé sur l’île, il y a moins de dix ans. Ces derniers mois, les derniers journalistes indépendants qui résistaient encore au harcèlement du régime ont presque tous pris le chemin de l’exil.

Sur la scène installée dans le vaste cloître du Musée du Prado, à Madrid, la journaliste cubaine Luz Escobar, du site d’information indépendant 14yMedio, a du mal à cacher son émotion. « Je viens d’un pays où le mot “journaliste” est synonyme d’“ennemi” et où les médias nationaux fonctionnent comme des organes de propagande du seul parti autorisé [le Parti communiste de Cuba, PCC] », témoigne-t-elle. Ce mercredi 19 octobre, elle reçoit le Prix international du journalisme décerné par le quotidien espagnol El Mundo, en même temps que le journaliste russe Alexeï Kovalev.

« Un travail systématique de destruction de la profession journalistique »

Elle décrit la manière dont le régime cubain « a mené un travail systématique de destruction de la profession journalistique » et comment elle-même a souffert « des arrestations arbitraires, des menaces constantes, des campagnes intenses de destruction de [sa] réputation et de fréquents encerclements policiers autour de chez [elle] pour [l’]empêcher de sortir ».

Luz Escobar est la fille du journaliste Reinaldo Escobar, expulsé de la profession en 1988 après un reportage sur les frustrations de la jeunesse cubaine et cofondateur de 14yMedio avec son épouse, la blogueuse cubaine Yoani Sanchez. Arrivée à Madrid le 17 octobre, elle est la dernière d’une longue liste de journalistes à avoir gagné l’Espagne ou les Etats-Unis ces derniers mois, dans un contexte d’exode. Plus de 220 000 Cubains ont en effet franchi la frontière des Etats-Unis entre octobre 2021 et septembre 2022, selon les chiffres officiels du département américain de protection des frontières.

Et un nombre indéterminé a fui en Amérique latine ou en Europe la misère, les pénuries alimentaires et de médicaments et la répression accrue. Ce mouvement est d’une ampleur sans précédent.

« Ces dernières années, beaucoup de confrères sont partis pour échapper au harcèlement du régime. Avec la dernière réforme du code pénal, les menaces ont augmenté. Je fais sans doute partie des derniers journalistes qui restaient à Cuba », raconte-t-elle, vendredi 21 octobre, dans un café du centre de Madrid, au pied de la pension où elle s’est installée avec son mari et ses deux filles, le temps de trouver un endroit où commencer une nouvelle vie.

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Amériques

Cuba annonce un important plan de restrictions budgétaires

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Face aux effets conjugués de l’embargo historique imposé par les Etats-Unis, des suites économiques de la pandémie de Covid-19 et d’une croissance en berne, le gouvernement va réduire les dépenses publiques, reconnaissant des inégalités de revenus au sein de la société cubaine.

« L’île vit un scénario d’économie de guerre. » C’est ainsi que le premier ministre cubain, Manuel Marrero, a justifié, mercredi 20 décembre, lors d’un discours devant l’Assemblée nationale, un des plans de restriction budgétaire les plus importants de ces dernières années, que certains secteurs de l’opposition ont qualifié de « néolibéral ».

Le premier ministre, après avoir attribué la situation actuelle du pays, comme de coutume, à l’embargo imposé par Washington depuis plus de soixante ans et aux crises internationales, a admis devant les parlementaires que le gouvernement « aurait pu faire beaucoup plus ». Les autorités ont reconnu ces derniers jours que le pronostic de croissance pour 2023 avait été revu à la baisse (entre − 1 % et − 2 % au lieu de l’augmentation prévue de 3 %).

Estimant qu’il n’est plus possible de « continuer à gaspiller », M. Marrero a annoncé une série de mesures destinées à réduire les dépenses publiques, parmi lesquelles une augmentation du tarif de certains services publics, comme l’électricité, le gaz, l’eau ou le transport de passagers – parfois de l’ordre de 25 % –, ainsi que du prix de l’essence. « Dans quel autre pays peut-on obtenir 9 litres d’essence avec un dollar ? Il faut en finir avec ce luxe », a-t-il asséné, alors que le salaire moyen sur l’île ne dépasse pas 4 000 pesos, soit l’équivalent de 15 dollars (13 euros environ).

Il a également laissé entendre que le nombre de fonctionnaires pourrait être « révisé » et a annoncé une dévaluation du peso et une modification des conditions d’attribution des produits de première nécessité à bas prix à travers le « carnet d’approvisionnement » (la « libreta »).

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L’ambassade de Cuba aux Etats-Unis ciblée par deux tirs de cocktail Molotov

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La mission établie à Washington a été visée dimanche par une attaque. Aucun blessé n’est à déplorer.

L’ambassade de Cuba à Washington a été visée dimanche 24 septembre par deux cocktails Molotov, a annoncé le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, qualifiant l’incident d’« attaque terroriste » dans un message posté sur X (anciennement Twitter).

La fusillade a laissé des impacts de balles dans les murs extérieurs et endommagé plusieurs vitres et moulures sur la façade du bâtiment, selon l’Agence France-Presse (AFP). On ne connaît pas encore l’identité de l’auteur ni ses motivations.

En réaction, le ministre cubain des affaires étrangères a convoqué la chargée d’affaires américaine à La Havane, Mara Tekach, pour lui exprimer sa « protestation énergique » après l’« agression terroriste » contre son ambassade.

Ce n’est pas la première fois que l’ambassade de Cuba aux Etats-Unis est prise pour cible. En avril 2020, un homme âgé de 42 ans avait ouvert le feu contre le bâtiment à l’aide d’un fusil d’assaut, avant d’être arrêté. L’attaque n’avait fait aucun blessé.

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A Cuba, Miguel Diaz-Canel réélu sans surprise président pour un second mandat

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Ayant obtenu plus de 97 % des suffrages des membres de l’Assemblée nationale dans un pays ou l’opposition est illégale, le président a promis de lutter pour « résoudre les problèmes d’inefficacité » de Cuba.

Miguel Diaz-Canel, 62 ans, a sans surprise été réélu, mercredi 19 avril, à la tête de l’île communiste de Cuba pour un second et dernier mandat. La candidature unique de cet ingénieur en électronique de formation a recueilli 97,66 % des voix des 470 membres de l’Assemblée nationale, dans un pays où l’opposition est illégale. Au total, 459 députés ont voté en sa faveur sur les 462 présents dans l’hémicycle.

« Compte tenu des résultats annoncés, je déclare Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez président de la République », a déclaré Esteban Lazo, le président de l’Assemblée nationale en présence de Raul Castro, 92 ans. Vêtu de son traditionnel uniforme vert olive, ce dernier a félicité le président réélu en lui serrant les deux mains.

Miguel Diaz-Canel, qui est aussi depuis 2021 le premier secrétaire du Parti communiste cubain (PCC), a pressé dans son discours d’investiture son cabinet de « résoudre les problèmes d’inefficacité » dans le pays, afin d’« augmenter l’offre de biens et de services et de contrôler l’inflation ». Il a également fustigé « le bureaucratisme, l’indifférence et la corruption inacceptable » qui freinent les progrès du pays pris dans de « profondes difficultés ».

Lors de la session parlementaire, à laquelle seule la presse d’Etat a eu accès, a également été réélu le vice-président, Salvador Valdes Mesa, 77 ans. Le Parlement a, en outre, réélu son président, Esteban Lazo, et sa vice-présidente, Ana Maria Mari Machado.

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