Barack Obama et Raul Castro, félicitant les joueurs de baseball, le 22 mars 2016, à La Havane. (ALEJANDRO ERNESTO / EFE)
En cet après-midi du 22 mars 2016, les 55 000 privilégiés qui garnissent les tribunes du stade latino-américain de la Havane ont bien conscience de vivre un moment historique. Au premier rang de la tribune présidentielle, deux hommes s’avancent côte à côte pour prendre place. D’un côté Raúl Castro, costume bleu, lunettes noires, de l’autre Barack Obama, chemise blanche pantalon beige, venus assister en famille à un match de baseball entre la sélection cubaine et une équipe de Floride.
Les caméras sont là pour saisir cette scène. Les deux présidents en rajoutent : poignées de mains, sourires, applaudissements. Une entente à la hauteur de l’événement. Cette rencontre est le dernier événement prévu à l’agenda d’Obama à l’issue de sa visite historique de trois jours à La Havane. La première d’un président des États-Unis en exercice en 88 ans.
L’enjeu de ce match dépasse bien largement le cadre d’une exhibition. Avant cette rencontre historique, Santiago Rodriguez joueur de baseball cubain, s’était confié à Frédéric Carbonne, à la Havane. « Le fait que le président Obama vienne, cela n’a pas qu’une dimension sportive, mais aussi politique et populaire, raconte le sportif. Nous considérons cette rencontre comme significative pour le sport cubain. »
Thomas Snegaroff est historien spécialiste des questions géopolitiques et des États-Unis. « Pour les Américains, le baseball a toujours été une arme diplomatique, et pas que dans le cas de Cuba, analyse-t-il. Dans le témoignage d’un général américain, on peut lire : ‘Apprenons aux enfants japonais à jouer au baseball, et ils comprendront alors le sens de la démocratie.’ Et cela s’est énormément développé dans les pays asiatiques occupés par les États-Unis. »
Il y a vraiment une diplomatie du sport. Aussi, il n’est pas étonnant de voir Obama s’emparer du baseball en particulier, surtout dans le cas d’un pays qui adore ce sport : Cuba.Thomas Snégaroffà franceinfo
Dans la foulée de…