Amériques
Cuba : un référendum sur le mariage homosexuel organisé en septembre

Le mariage homosexuel, que Cuba avait renoncé à inclure dans sa nouvelle Constitution en 2018, fera l’objet d’un référendum le 25 septembre. La gestation pour autrui et d’autres dispositions du code des familles seront également soumises au vote.
A Cuba, un référendum sur le nouveau code des familles, qui prévoit de légaliser le mariage entre personnes de même sexe et la gestation pour autrui, aura lieu le 25 septembre, a annoncé, vendredi 22 juillet, le Parlement cubain, qui espère que ce texte « inclusif et démocratique » sera, enfin, approuvé.
En décembre 2018, Cuba avait renoncé à inscrire dans sa nouvelle Constitution des changements ouvrant la voie au mariage homosexuel, en raison de l’opposition d’une majorité de citoyens ayant été consultés sur ce sujet. Face à cette levée de boucliers, l’Assemblée nationale avait alors décidé que cette question relèverait du code de la famille, qui ferait l’objet d’« une consultation populaire et d’un référendum dans un délai de deux ans ». Ce code a fait l’objet d’une large consultation populaire entre janvier et avril, qui a conduit à la modification de près de 48 % de son texte, selon les médias officiels.
Homero Acosta, secrétaire du Conseil d’Etat, a précisé que les Cubains devront répondre à une seule question lors du référendum : « Etes-vous d’accord avec le code de la famille ? » La loi sera approuvée si elle obtient « plus de 50 % des votes valides exprimés dans les urnes ». Il a ajouté qu’« il appartiendra au peuple souverain de prendre la décision finale » et s’est dit « convaincu que, le moment venu, la majorité du peuple cubain approuvera ce code révolutionnaire, inclusif et démocratique ».
Dans un pays encore marqué par le machisme et l’homophobie, le code des familles, qui renouvellera la loi en vigueur depuis quarante-sept ans, prévoit l’introduction du mariage homosexuel, ainsi que la reconnaissance de plusieurs pères et mères, en plus des pères et mères biologiques, ainsi que la « gestation solidaire » ou maternité de substitution. « C’est un moment très excitant pour tout notre peuple, attaché aux idées les plus avancées », a déclaré la députée Mariela Castro, fille de l’ex-président Raul Castro et directrice du Centre national d’éducation sexuelle (Cenesex), qui promeut la lutte pour les droits de la communauté LGBT+ depuis plus de trois décennies.
Amériques
A Cuba, Miguel Diaz-Canel réélu sans surprise président pour un second mandat

Ayant obtenu plus de 97 % des suffrages des membres de l’Assemblée nationale dans un pays ou l’opposition est illégale, le président a promis de lutter pour « résoudre les problèmes d’inefficacité » de Cuba.
Miguel Diaz-Canel, 62 ans, a sans surprise été réélu, mercredi 19 avril, à la tête de l’île communiste de Cuba pour un second et dernier mandat. La candidature unique de cet ingénieur en électronique de formation a recueilli 97,66 % des voix des 470 membres de l’Assemblée nationale, dans un pays où l’opposition est illégale. Au total, 459 députés ont voté en sa faveur sur les 462 présents dans l’hémicycle.
« Compte tenu des résultats annoncés, je déclare Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez président de la République », a déclaré Esteban Lazo, le président de l’Assemblée nationale en présence de Raul Castro, 92 ans. Vêtu de son traditionnel uniforme vert olive, ce dernier a félicité le président réélu en lui serrant les deux mains.
Miguel Diaz-Canel, qui est aussi depuis 2021 le premier secrétaire du Parti communiste cubain (PCC), a pressé dans son discours d’investiture son cabinet de « résoudre les problèmes d’inefficacité » dans le pays, afin d’« augmenter l’offre de biens et de services et de contrôler l’inflation ». Il a également fustigé « le bureaucratisme, l’indifférence et la corruption inacceptable » qui freinent les progrès du pays pris dans de « profondes difficultés ».
Lors de la session parlementaire, à laquelle seule la presse d’Etat a eu accès, a également été réélu le vice-président, Salvador Valdes Mesa, 77 ans. Le Parlement a, en outre, réélu son président, Esteban Lazo, et sa vice-présidente, Ana Maria Mari Machado.
Amériques
Cuba : une plainte déposée à l’ONU contre les incarcérations arbitraires

L’ONG Prisoners Defenders a mis à jour un schéma systématique de violation des droits des personnes dans les procédures judiciaires contre 300 participants aux manifestations de juillet 2021.
Ciro Ernesto, âgé de 27 ans, a été arrêté à La Havane après avoir filmé avec son téléphone la manifestation du 11 juillet 2021, lors de laquelle des milliers de Cubains sont sortis dans la rue pour crier à la fois « nous avons faim ! » et « à bas la dictature !». Lui-même, a-t-il affirmé, observait le cortège, monté, avec sa fiancée, sur son scooter électrique. Dans le rapport policier qui a suivi son interpellation et son incarcération immédiate, décidée sans qu’intervienne un juge, les agents ont assuré qu’il « proférait des phrases dénigrantes contre le gouvernement révolutionnaire » et que son objectif était de « perturber la tranquillité citoyenne ». Le procès a abouti à sa condamnation à sept ans de prison ferme pour désordres publics et atteinte à l’autorité.
Son cas est un parmi les quelque 300 autres qui figurent dans la plainte contre le gouvernement cubain présentée jeudi 2 mars, à Madrid, par l’organisation Prisoners Defenders. On y trouve aussi celui de Lizandra Gongora, âgée de 35 ans, mère de cinq enfants, condamnée à quatorze ans de prison pour sabotage par un tribunal militaire en raison de sa participation aux manifestations du « 11-J » à Güira de Melena, au sud de La Havane. Ou encore les dossiers de dizaines de jeunes qui purgent des peines de vingt ans d’emprisonnement pour « sédition » aux quatre coins de l’île. Baptisée « 1 000 familles contre le gouvernement cubain », cette plainte « historique » sera déposée d’ici à la fin du mois devant le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies.
« Durant des années, nous avons dénoncé les arrestations de dissidents politiques, mais ces cas individuels ont un impact relatif, souligne Javier Larrondo, président de Prisoners Defenders. A présent, nous avons trouvé un schéma commun, ce qui va permettre pour la première fois à l’ONU d’examiner plus de 300 cas à la fois et d’exiger de Cuba qu’il s’explique sur ces violations des droits humains. »
Selon l’ONG, les prisons cubaines renferment actuellement 1 077 prisonniers politiques, parmi lesquels 37 mineurs et 126 femmes. Dans tous les cas analysés, sept caractéristiques se retrouvent : l’incarcération provisoire est ordonnée par un policier « instructeur » ou un procureur, sans qu’un juge intervienne ; les avocats défenseurs ne sont pas indépendants ; il n’existe pas d’indépendance judiciaire ; ni de garanties sur l’impartialité des témoins et des experts ; les arrestations se sont produites dans le cadre de l’exercice de droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression ou de manifestation ; les délits imputés ne sont pas clairement définis ; et, enfin, les procès sont sommaires ou menés par des tribunaux militaires.
Amériques
L’ambassade américaine à Cuba reprend la délivrance de visas pour les Cubains désirant s’installer aux Etats-Unis

Cette reprise se fait dans un contexte d’exode record vers les Etats-Unis mais sans que se dessine une normalisation des relations entre Washington et l’île communiste.
Frappée par une grave crise économique, Cuba connaît un exode migratoire sans précédent. C’est dans ce contexte que l’ambassade américaine à La Havane reprend, mercredi 4 janvier, la délivrance totale de visas pour les Cubains désirant s’installer aux Etats-Unis.
« Les Etats-Unis s’efforcent d’assurer une émigration sûre, légale et ordonnée pour les Cubains en étendant ses services consulaires à La Havane et en reprenant [les procédures] de regroupement familial », a fait savoir vendredi la représentation diplomatique américaine, dans un communiqué confirmant la reprise au 4 janvier.
L’ambassade avait annoncé en mars la réouverture de son consulat, fermé depuis 2017 en raison de supposés incidents de santé ayant touché des diplomates. Plusieurs rencontres de haut niveau sur la question migratoire ont suivie, d’abord à Washington puis à La Havane, avec l’objectif de réactiver les accords migratoires entre les deux pays interrompus sous la présidence de Donald Trump (2017-2021).
En mai, le consulat a ainsi repris de façon « limitée » la délivrance de visas pour les Cubains souhaitant émigrer, puis l’ambassade a annoncé une reprise totale des procédures, sauf visa de tourisme, pour janvier 2023.
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